VOX — Centre de l’image contemporaine

Vue de l'exposition _Vox Populi : 1985-1989 Du militantisme social à la manifestation photographique_, VOX, 2017. Photo : Michel Brunelle.
Crédits

Vox Populi : 1985-1989
Du militantisme social
à la manifestation photographique

2016.02.09 - 06.25

Pour célébrer son 30e anniversaire, VOX révèle des archives inédites qui contextualisent ses origines militantes et sa transformation en un centre de diffusion de la photographie.

L’année 1985 est généralement associée aux couleurs fluo, au style pseudo punk, à la coupe Longueuil, au premier bébé-éprouvette et à la montée du néolibéralisme. On oublie cependant que 1985 a aussi été proclamée Année internationale de la jeunesse par l’Assemblée générale des Nations unies. Cette célébration visait à renforcer les capacités des jeunes en les incitant à participer pleinement à la vie sociale, de façon tangible et constructive. L’ironie de l’histoire, c’est que les jeunes constituaient alors le groupe le plus durement frappé par la crise économique qui secouait le monde entier. Au Québec, ils étaient majoritairement réduits au chômage ou à l’aide sociale en plus d’être victimes de nombreuses iniquités. La précarité est ce qui caractérise cette génération qui a succédé à la cohorte des baby-boomers et qu’on désigne souvent comme la
« génération sacrifiée ».

Militant, fermement engagé et déterminé à faire avancer la cause des jeunes, un groupe d’individus issu du Collectif des jeunes sans emploi de Saint-Louis-du-Parc fonde Vox Populi. Sa mission : « Rendre accessibles aux communautés défavorisées les moyens de communication qui leur sont nécessaires pour améliorer leur qualité de vie. » Manifestations, occupations de bureaux de l’assurance chômage et de celui d’un ministre, émissions radiophoniques, expositions itinérantes et événements multidisciplinaires sont autant d’outils d’intervention que favorisera le collectif pour exprimer son indignation face à la situation socialement inacceptable que vivent les jeunes. Le collectif revendique aussi une nouvelle organisation du travail fortement inspirée par Le droit à la paresse de Paul Lafargue et Adieux au prolétariat d’André Gorz. Rapidement, la photographie s’impose comme outil d’intervention sociale et de diffusion de leurs idées. Les membres organisent une première exposition itinérante de photographies, Sans honte et sans emploi, en plus de documenter divers événements politiques et communautaires. Le collectif se dote ensuite de deux outils extraordinaires pour le développement futur de Vox Populi : le magazine Ciel variable dès 1986 et la première édition du Mois de la Photo à Montréal en 1989.

VOX tient à remercier pour leur précieuse collaboration Pierre Blache, Marcel Blouin, Lucie Bureau, Alain Chagnon et CIBL. Nous remercions également les artistes, les fondateurs, les membres, les administrateurs, les collaborateurs, les subventionneurs et les partenaires qui se sont engagés depuis 30 ans à faire la différence quant au devenir de VOX.

MERCI aussi à vous, nos précieux publics, pour votre support continu !