Adam Basanta. ROUGH BEAST

Il y a des moments où l’on se réveille et où, se trouvant désorienté·e par notre environnement, on ne peut s’empêcher de se questionner sur les structures dans lesquelles nous sommes intriqué·es en tant qu’individu. Quelles sont les structures internes qui font naître chez chacun un sentiment ou une perception d’individualité ?

Une vision matérialiste du monde, imprégnée d’indicateurs et de calculs statistiques avancés, nous confronte à la question suivante : les actions individuelles peuvent-elles être fidèlement représentées, expliquées et prédites par un traitement de l’information à grande échelle ? De plus, un tel monde – dans lequel les individus sous surveillance évoluent dans des structures hautement personnalisées – serait-il préférable pour ces individus en question ?

Qu’est-ce qu’un individu? Qu’est-ce qu’une entreprise, si ce n’est qu’une entité vouée à la gestion ? Un ensemble de nœuds, de relations, de rôles et de structures, évoluant dans une danse dynamique. Une forme avec corps de lion et tête d’homme [qui] se meut, à cuisses lentes ; un œil [algorithmique] nul et impitoyable comme le soleil. Une seconde venue.

Au fil d’observations décousues, ROUGH BEAST propose une œuvre d’autofiction spéculative sur l’avenir de l’intelligence artificielle, du travail, de la science des réseaux et des droits relatifs aux données ; sur les incertitudes de chacun et les souvenirs collectifs ; et sur le rôle de l’artiste au sein d’une entreprise.

Produit dans le cadre d’une résidence d’artiste à Ubisoft Montréal (2022-2023).